Attention, le danger c’est d’y lire ce qui n’y est pas.


Attention, le danger c’est d’y lire ce qui n’y est pas.

(Textos, courriels, Facebook, Instagram, Twitter)

En 2013, j’écrivais : « Ne jamais, par texto ou courriel, négocier, discuter, argumenter soit avec votre associé, votre patron, votre employé, votre conjoint(e), votre amoureux ou amoureuse, vos enfants, vos ami(e)s de sujets ou problèmes conflictuels. On ne gère pas nos émotions, quelles qu’elles soient, par ces moyens de communications et surtout pas par textos ».

Et je rajoute, ni par message Facebook. Ces technologies facilitent nos communications simples et expéditives, celles qui n’ont pas d’effets sur nos émotions, nos conflits.

J’écrivais également : « Combien de fois quelqu’un a dû corriger l’interprétation de son texto, de son courriel, de son message FB en expliquant à son interlocuteur que ce n’était pas ce qu’il voulait dire ».

Dernièrement, j’ai eu une connaissance personnelle d’une situation tout à fait déplorable à la suite de l’interprétation d’un message sur Facebook.

Victor Cherbuliez nous dit : « Il est des cas où le premier devoir de l’amitié est de se taire ».

Voici : Jacques est un très grand musicien violoncelliste et Raymond est un retraité, ami sur le site Facebook de Jacques. Les gens sur la page de Jacques sont très fiers de lui et ils l’expriment.

Laurent est également un ami sur la page Facebook de Jacques, tout en étant une bonne connaissance de Raymond dans la vie.

Laurent admire Jacques. Il a toujours été un grand admirateur de Jacques qu’il connaît personnellement depuis plusieurs années.

Or Laurent décide d’écrire sur la page Facebook de Jacques une idée comme ça : « Il serait intéressant que Jacques fasse un récital des pièces du grand violoncelliste Mischa Maisky connu mondialement, comme il faisait il y a plusieurs années ». Les Grands rejettent rarement ce qui a été le début de leur carrière.

C’est à Jacques que ce message très positif de Laurent était donc adressé.

Mais quelques minutes suivent et tout à coup Raymond répond : (en résumé) « Jacques n’a pas à interpréter des pièces d’autres musiciens, il a écrit de belles pièces musicales et il peut faire un spectacle qu’avec ses pièces musicales etc., etc., etc. ».

Raymond se défoule et encense Jacques comme s’il avait des points à gagner ou un but à atteindre. Souvenons-nous du Corbeau et le Renard, fable de Jean de la Fontaine.

Raymond, s’il n’avait pas l’intention d’encenser Jacques et de « planter » Laurent, il n’avait qu’à communiquer directement avec Laurent pour en discuter. Mais c’était trop modeste que d’agir incognito.

Raymond n’a pas à s’imposer comme le défenseur de Jacques, lequel est tout à fait capable de se défendre s’il se sent blessé; il n’a pas besoin de Raymond pour cela. Pourquoi Raymond a-t-il agi comme le protecteur de Jacques, surtout avant que Jacques n’ait lui-même répliqué au message de Laurent?

Pendant que Laurent prépare la riposte à Raymond sur sa page Facebook, là Jacques remercie Raymond de son commentaire.

Analysons cet évènement :  premièrement, l’intervention de Laurent n’est pas négative, loin de là; Jacques sait très bien que Laurent a toujours aimé ses pièces musicales et qu’il a toujours été un grand fan de lui.

La question : Quelle mouche a piqué Raymond de se mêler de ce qui ne le regardait pas? Quel est l’intérêt de Raymond, plaire à Jacques ou « planter » Laurent ou les deux à la fois ?

La relation humaine étant en soit déjà compliquée, ne venons pas la compliquer par des textos, des courriels ou des messages tout à fait gratuits étant le reflet d’une émotion soudaine, spontanée, sans aucune réflexion.

Derrière son écran, Raymond n’avait pas le visage de Laurent devant lui ni celui de Jacques. Donc, ça devenait facile pour Raymond de se défouler pour se plaire et/ou plaire à Jacques.

C’était trop facile. Je me devais de ne pas laisser passer cette situation.

N’oublions jamais que les messages sur les réseaux sociaux sont une communication stérile et sans émotion et qu’ils peuvent faire du mal; le pire, c’est souvent sans s’en rendre compte.

Me Laurent Pelletier, avocat à la retraite


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